Chacune d’elles est aménagée dans un esprit fidèle à son époque, et rend hommage soit à un illustre ancêtre de la famille de Kergorlay, soit à une personnalité marquante, soit encore à un épisode majeur de l’histoire.
La Suite Empire évoque la grandeur du Premier Empire à travers un mobilier raffiné et des décors choisis avec soin. Les papiers peints de la Maison Rey rappellent l’esthétique impériale, tandis que la salle de bains, inspirée de l’Hôtel de Beauharnais à Paris, prolonge l’élégance de cette époque.
La Suite Polignac rend hommage à l’époque de la Restauration et à la Princesse de Polignac, figure influente de la cour et confidente de Marie-Antoinette. Elle évoque également le souvenir du dernier prince, Guy de Polignac, Bailli de l’Ordre de Malte et proche ami de la famille de Kergorlay, qui séjourna régulièrement au château.
La Suite Alexis de Tocqueville rend hommage à l’écrivain, philosophe politique et homme d’État, mondialement reconnu pour son œuvre majeure De la démocratie en Amérique.
Issu d’une lignée aristocratique, Alexis de Tocqueville entretenait des liens étroits avec la maison de Kergorlay, notamment à travers sa profonde amitié avec son cousin Louis-Gabriel de Kergorlay, à qui il rendit hommage dans plusieurs de ses écrits. Une icône de la Vierge, présente dans la pièce, rappelle la dimension spirituelle qui imprégnait sa pensée et accompagnait sa réflexion politique.
La Suite Louis XVI célèbre les derniers éclats de l’Ancien Régime à travers l’histoire de la famille de Kergorlay, notamment l’union de Louis-Gabriel de Kergorlay avec Justine de Faudoas, conclue à la veille de la Révolution. Témoins d’un monde en transition, objets, documents et portraits d’époque, dont une gravure de Louis XVI signée Adolphe François, invitent à une réflexion sur les bouleversements politiques et sociaux de la fin du XVIIIe siècle.
La Suite Faudoas incarne le raffinement discret et la profondeur historique de la maison du même nom, étroitement liée à l’histoire du Château de Canisy. Le mobilier prolonge cette atmosphère d’authenticité : une reproduction du lit à baldaquin de la Comtesse de Faudoas et des meubles en chêne massif illustrent le goût d’une époque pour la noblesse des matériaux et la rigueur des lignes, dans une esthétique fidèle aux codes d’élégance du XIXᵉ siècle. La salle de bains se distingue par une remarquable baignoire en cuivre, façonnée dans les ateliers traditionnels de Villedieu-les-Poêles. Cette pièce unique reproduit fidèlement la baignoire dite « sabot », rendue célèbre pour avoir été celle utilisée par Marat, figure emblématique de la Révolution française.
La Suite Art Déco rend hommage à l’esthétique des années 1920–1930 à travers un mobilier aux lignes épurées, des formes géométriques stylisées et l’usage de matériaux nobles tels que le bois laqué, le métal ou le verre. La salle de bain, inspirée de celle d’un ancien ministre des Affaires étrangères, témoigne du raffinement fonctionnel propre à cette époque. Le lit, dans l’esprit d’Émile-Jacques Ruhlmann, reflète l’élégance sobre et équilibrée du mouvement.
La Suite Mozart s’ouvre sur une atmosphère feutrée, inspirée du XVIIIᵉ siècle, en harmonie avec le Salon de Musique du château auquel elle est rattachée. Son décor raffiné évoque la clarté et l’élégance de l’univers mozartien. En contraste, la salle de bain a été rénovée au XXᵉ siècle dans un style épuré, alliant confort contemporain et respect du patrimoine. Cette suite, véritable lieu de quiétude et de résonance artistique, prolonge l’esprit des grands maîtres classiques.
La Suite Joséphine de Beauharnais, Impératrice des Français et ancienne reine d’Italie, cette suite rend hommage à son élégance créole et à son destin hors du commun. Le décor s’inspire du style Empire, notamment grâce à une chaise napoléonienne symbolisant la grandeur impériale. Un lien discret mais significatif relie cette pièce à la famille de Kergorlay, à travers un cousin de la maison Percin, ancien proche de Joséphine. Ainsi, histoire impériale, raffinement antillais et symboles napoléoniens s’entrelacent dans un cadre unique au Château de Canisy.
La Suite de la Reine Hortense, l’une des plus anciennes du château, rend hommage à Hortense de Beauharnais, fille de Joséphine et reine consort de Hollande. Son esprit artistique imprègne l’atmosphère feutrée de la chambre, où se conjuguent raffinement, douceur et sensibilité. La salle de bain attenante, conçue entre la fin du XIXᵉ et le début du XXᵉ siècle, est ornée de symboles spirituels, en écho à la profondeur intérieure et à la dimension intime de cette grande figure impériale.
La Chambre Marquis de Montcalm rend hommage à Louis-Joseph de Montcalm (1712–1759), illustre officier français et parent par alliance de la famille de Kergorlay. Héros de la guerre de Sept Ans, il est resté dans l’histoire pour son ultime défense de Québec face aux Britanniques. Le décor de la suite mêle rigueur et élégance : boiseries en chêne massif, mobilier sobre d’inspiration militaire et tissus aux tonalités profondes rappellent l’esprit d’honneur et le destin tragique du commandant en Nouvelle-France. Cette pièce perpétue la mémoire d’un homme de courage, en résonance avec l’engagement historique de la lignée familiale dans les affaires du royaume et d’outre-mer.
La Suite Coloniale, l’un des appartements les plus impressionnants du château, incarne l’esprit du XIXᵉ siècle, marqué par l’expansion impériale et l’ouverture au monde. Elle conjugue raffinement aristocratique et modernité technique.
Sa charpente à deux tours, inspirée des résidences tropicales, encadre l’espace avec majesté, tandis qu’un plafond en verre, rare pour l’époque, laisse pénétrer la lumière et traduit une recherche de confort et d’innovation.Par sa grandeur et son atmosphère singulière, cette suite évoque un siècle fasciné par l’ailleurs, entre puissance, esthétisme et héritage historique.
La Chambre Paul et Virginie Inspirée du roman de Bernardin de Saint-Pierre, la Suite Paul et Virginie évoque, par son décor, la douceur végétale et l’exotisme insulaire chers à l’imaginaire préromantique. Le mobilier léger, les teintes naturelles et les motifs floraux rappellent l’univers sensible du récit, mêlant innocence, nature et émotion. Cette suite offre ainsi un cadre propice à la rêverie et à la contemplation, dans l’esprit délicat et poétique du XVIIIᵉ siècle finissant.
La Chambre Percin Canon rend hommage à un ancêtre de la famille Percin, engagé dans les conflits coloniaux du XVIIIᵉ siècle. Son rôle lors de la bataille d’Acajou, marquée par les tensions entre planteurs indépendantistes et aristocrates monarchistes, témoigne de son attachement aux idéaux de liberté. Cette chambre, à travers ses éléments de décoration sobres et évocateurs, perpétue la mémoire d’une lignée où l’engagement militaire se double d’une réflexion sur les grandes luttes politiques et coloniales de l’époque.
La Chambre Marquise rend hommage à Jeanne-Louise-Henriette Campan (1752–1822), femme de lettres et dame de compagnie de Marie-Antoinette. Témoin privilégiée de la cour de Versailles, elle incarne l’élégance et la fidélité dans un monde en déclin. Rescapée de la Révolution grâce à l’intervention de Madame Tallien, elle consacra sa vie à l’éducation en fondant une école pour jeunes filles de la noblesse exilée. Le décor raffiné de la chambre, inspiré du XVIIIᵉ siècle, évoque avec délicatesse la mémoire d’une femme admirablement ancrée dans l’histoire de France et en affinité avec les valeurs de la famille de Kergorlay.
La Chambre Marie-Antoinette rend hommage à l’archiduchesse devenue reine de France, figure emblématique du raffinement et du drame de l’Ancien Régime. Le décor, inspiré de l’élégance versaillaise, évoque la grâce et la fragilité d’une souveraine confrontée aux tourments de son temps. En lien avec l’histoire familiale, cette chambre illustre la fidélité de la maison de Kergorlay à la monarchie, tout en rappelant le destin brisé de celle qui incarne, plus que toute autre, la splendeur et la chute d’un monde disparu.
La Chambre Arthur Dillon rend hommage à Arthur Dillon, officier d’origine irlandaise au service de la France, lié à la famille du château. Son parcours illustre les engagements militaires de l’Ancien Régime, entre fidélité monarchique et participation à des événements fondateurs comme la guerre d’indépendance américaine. Le décor évoque à la fois l’élégance du XVIIIᵉ siècle et l’héritage transatlantique d’un homme tombé sous la Révolution pour avoir défendu ses convictions sans renier l’idéal d’ordre.
La Chambre Romantique rend hommage au courant artistique du romantisme, entre exaltation des émotions, quête d’absolu et contemplation de la nature. Inspirée par les figures de Victor Hugo, Caspar David Friedrich et Lord Byron, elle évoque une sensibilité profonde et mélancolique. Son décor feutré et poétique invite à la rêverie, dans un cadre où l’art de vivre se fait murmure de l’âme.
Profitez d’une visite guidée du château de Canisy afin de découvrir ses magnifiques chambres et suites !
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