
Leur salut vient de l’intervention décisive de leur cousin Alexis de Tocqueville, éminent penseur libéral et homme d’État. Par son éloquence et son autorité morale, Tocqueville parvient à obtenir leur grâce. Cette proximité intellectuelle et familiale marque durablement Louis de Kergorlay, qui consacrera plus tard une étude littéraire à l’œuvre de Tocqueville, rendant hommage à une pensée alliant lucidité politique, engagement moral et exigence philosophique. Ainsi se consolide, au sein de cette lignée, l’alliance féconde entre tradition monarchique et héritage des Lumières.
Le château de Canisy incarne ainsi pleinement l’esprit du XIXe siècle, en alliant l’élan scientifique et technique de l’ère industrielle à un art de vivre empreint de romantisme.
Alexis de Tocqueville était le cousin germain de Louis et d’Hervé de Kergorlay, eux-mêmes cousins.
L’auteur de De la Démocratie en Amérique séjourna à plusieurs reprises au château de Canisy, propriété d’Hervé de Kergorlay. Il entretint cependant une relation plus étroite avec Louis de Kergorlay, avec qui il échangeait presque quotidiennement ses réflexions politiques.
Hervé de Kergorlay se fit connaître comme agronome éclairé, transformant son domaine en une exploitation agricole d’avant-garde. L’utilisation d’engrais et la mise en place de l’assolement septennal permirent au comte de multiplier presque par deux et demi les quantités de blé produites. Grâce à ces rendements accrus, les ouvriers agricoles du domaine purent bénéficier de salaires supérieurs à ceux versés dans les domaines voisins.